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Dépression chez les moins de 24 ans, le Covid mais pas que

« Décompensations, tentatives de suicide, désespoirs en tous genres »


La pandémie, les restrictions sanitaires, l'isolement, les angoisses ainsi que les violences intra-familiales dans l'intimité des confinements ont été les détonateurs de nouvelles souffrances.
Un rapport parlementaire nous alarme sur les conséquences dramatiques de la crise sanitaire sur les moins de 24 ans.

Un tiers des moins de 24 ans ont déjà pensé au suicide au cours des derniers mois, 30% ont renoncé à l'accès aux soins et plus de 50% sont inquiets pour leur santé mentale.
En plus des propos et des conduites suicidaires exprimés de manière inédite par des jeunes de 10 à 25 ans, s’ajoute un décrochage scolaire et universitaire inquiétant, un jeune sur six aurait arrêté ses études.

Si la crise du Covid-19 et la succession des confinements a eu un effet retentissant, l’augmentation des troubles et des maladies mentales chez les jeunes est un phénomène antérieur à la crise.

Ces troubles apparaissent à l’âge moyen de 16,7 ans pour les garçons comme pour chez les filles, mais ces dernières seraient plus touchées.
 
Ils ne sont pas à négliger, et s’ils impactent leur vie d’enfant, d’adolescent ou d’adultes ils auraient également de profondes conséquences sur leur vie future. 
Notamment dans leur développement et leur intégration socio-professionnelle mais également dans leur santé physique à long terme, avec un risque accru de développer certaines maladies chroniques et de mourir prématurément.

On retrouve une association forte entre santé physique et mentale :

  • Les automutilations chez les femmes ;
  • Les troubles du sommeil ;
  • Les hépatites virales ;
  • La mortalité toutes causes confondues ;
  • La mortalité spécifique, en particulier la mortalité liée aux conduites suicidaires.


Que faire ?


Si ce phénomène est à l’action depuis quinze ans, il est étroitement lié aux changement sociétaux et comportementaux et l’on peut ainsi surveiller certaines pratiques. 

D’après une étude du CHU pédiatrique Sainte-Justine, affilié à l'Université de Montréal de 2019, la surconsommation des médias sociaux et de la télévision pourrait accroitre les symptômes de dépression chez les adolescents au travers d’un sentiment d’inutilité et de pensées morbides récurrentes.

Ce n’est pas tant l’empiètement du temps passé devant ces médias en défaveur des activités sportives qui serait en cause mais plutôt la nature des contenus visionnés et avec quelle fréquence. 
Les jeunes qui consultent des programmes, des sites, des réseaux sociaux qui encouragent à se comparer aux autres sont susceptibles de développer une mauvaise estime d’eux-mêmes. 

Fait intéressant, La consommation de jeux vidéo, le temps passé devant l'ordinateur supérieur à la moyenne, ainsi que d'autres modes de navigation sur Internet ont également été suivis dans le cadre de l'étude, mais ne sont pas ressortis comme des prédicteurs de dépression à l'adolescence.


Traiter la dépression


« L'identification précoce d'une vulnérabilité à la dépression offre aux cliniciens et aux parents un laps de temps important durant lequel ils peuvent intervenir » explique une autrice de l’étude.

On peut remplacer des comportement isolationnistes et destructeurs par la construction d’une attitude et d’un environnement plus sains : Développer sa maîtrise de soi, des relations familiales saines et positives ou encore l'éducation et l'information sont importants pour traiter la dépression.

Il faut noter également qu’aujourd’hui, seul un tiers des malades est pris en charge alors qu'il existe de nombreuses thérapies pour leur venir en aide : 

  • Les thérapies comportementales cognitives visent à changer les pensées négatives à propos de soi et du monde en général.

  • Les thérapies interpersonnelles traitent des problématiques communes telles que l'indépendance, le détachement des parents, la pression des pairs et les relations amicales.

  • Une thérapie médicamenteuse peut également aider ; elle vise à rétablir les échanges des neurotransmetteurs dans le cerveau qui, en phase dépressive, sont altérés.

  • D'autres thérapies peuvent viser l'amélioration des relations et de la confiance envers les autres, ou l'amélioration des habiletés sociales et des relations familiales.